- Accueil
- Blog Refinitiv
- Comment le risque de crédit sectoriel reflète-t-il la situation de la COVID-19 ?
September 23, 2022 | Investment insights
Comment le risque de crédit sectoriel reflète-t-il la situation de la COVID-19 ?

La pandémie de COVID-19, les urgences climatiques, la guerre en Ukraine, les pénuries d'énergie... l'économie mondiale a été malmenée par des turbulences au cours des derniers trimestres. Mais comment cela a-t-il affecté la solvabilité des secteurs d'activité et des sociétés individuelles ?
- De nombreuses personnes ayant eu besoin de soins pendant la pandémie de COVID-19, le secteur de la santé a été le moins touché. C'était vrai jusqu'aux alentours du mois d'octobre 2021, date à laquelle sa notation a de nouveau commencé à baisser.
- Le boom du télétravail a augmenté le besoin d'équipements domestiques supplémentaires, ce qui a profité aux secteurs des biens de consommation non cycliques à l'échelle mondiale.
- L'immobilier a été le secteur le plus touché, reflétant le changement dans les nouvelles méthodes de travail, car de nombreux secteurs ont déplacé leurs employés du bureau au domicile.
Pour recevoir davantage d'informations axées sur les données dans votre boîte de réception, abonnez-vous à la newsletter hebdomadaire Perspectives de Refinitiv.
Le modèle Refinitiv StarMine Structural Credit Risk (SCR) nous permet de répondre à la question de la solvabilité.
En utilisant l'épidémie de COVID-19 comme étude de cas, nous constatons que la pandémie a changé la nature de certains secteurs : des secteurs traditionnellement considérés comme solvables sont devenus relativement plus risqués, et inversement. De plus, le modèle SCR nous indique que l'économie mondiale n'a toujours pas complètement récupéré suite aux perturbations causées par les confinements, les interruptions des chaînes logistiques et l'inflation.
I. Qu'est-ce que le modèle StarMine Structural Credit Risk ?
L'approche SCR repose sur une version améliorée d'un modèle initialement développé par Robert Merton en 1974, qui modélise les actions d'une société en tant qu'option d'achat sur ses actifs. Le SCR couvre plus de 45 000 titres mondiaux.
Le SCR a pu prévoir 85 % des défaillances sur une période de 12 mois dans le dernier quintile d'entreprises notées.
D'après une étude passée, le SCR a enregistré de meilleures performances que l'approche populaire d'Altman Z-Score de modélisation du risque de crédit. Une autre étude a montré que le SCR pouvait prédire l'orientation des variations des spreads des couvertures de défaillance (CDS).
Les probabilités par défaut calculées par le modèle SCR sont associées à des notations par lettre (comme dans un système de notation de crédit traditionnel) et sont également classées pour créer des scores centiles 1-100.
II. Que s'est-il passé pendant la pandémie ?
Un graphique des notations par lettre SCR pour les secteurs des entreprises américaines montre la chute spectaculaire des scores de crédit début 2020, la COVID-19 ayant eu un impact sur l'activité économique.
Face à cette tendance globale, certains secteurs ont mieux réussi que d'autres du point de vue du risque de crédit.
Par exemple, l'immobilier était le secteur américain avec la deuxième meilleure note de qualité dans la période qui a précédé la pandémie. Puis il a dégringolé à l'avant-dernière place, car les investisseurs s'inquiétaient de l'impact économique potentiel de la nouvelle culture du télétravail : bureaux inoccupés, baisse des loyers et diminution de la valeur en capital.
Mais deux autres secteurs (biens de consommation non cycliques et technologies) ont prospéré suite à la même évolution post-coronavirus : Internet a permis à des salariés à différents postes de travailler facilement à domicile, tandis que les services technologiques ont permis à de nombreuses entreprises de s'adapter. En outre, pour travailler à domicile, les personnes avaient besoin d'équipements supplémentaires, ce qui a profité aux entreprises de biens de consommation non cycliques.
Qu'en est-il de la reprise post-pandémie ? Les lignes de couleur en hausse à droite de la figure 1 nous indiquent une amélioration générale de la solvabilité depuis début 2020.
Mais aucun secteur n'a retrouvé sa notation par lettre pré-pandémie. D'autres facteurs, tels que l'émergence de nouveaux variants du coronavirus et les perturbations des chaînes logistiques mondiales, ont freiné la reprise économique.
Ces changements sectoriels américains ont été largement reproduits dans les scores du modèle SCR pour le Canada, l'Europe développée, l'Asie développée hors Japon, le Japon et les marchés émergents. Sans surprise, dans la plupart des régions, l'immobilier est passé de l'un des secteurs les moins risqués à l'un des plus risqués (bien que cette tendance soit moins évidente sur les marchés émergents).
Un autre résultat a été que l'Asie développée hors Japon, l'Europe développée et les marchés émergents ont présenté des variations plus faibles des scores de crédit (de fin 2019 à mars 2022) par rapport aux États-Unis, au Canada et au Japon.
III. Quels secteurs ont le plus et le moins récupéré ?
Le modèle SCR a évalué l'évolution de la solvabilité des différents secteurs dans divers pays et régions géographiques. L'évolution est calculée de la période précédant immédiatement la pandémie (décembre 2019) jusqu'à mars 2022. L'évolution est exprimée en termes de « rangs » de notation de crédit implicite.
Il est clair que l'immobilier a subi la plus forte dépréciation de crédit au cours de la période, avec une baisse de deux ou trois rangs selon les régions. D'autres secteurs, tels que les matériaux de base, les biens de consommation non cycliques et l'énergie, ont connu une baisse relativement plus faible, voire aucun changement dans certaines régions.
Bien que ces trois derniers secteurs soient proches de retrouver leurs niveaux d'avant la pandémie, aucun secteur d'un pays ou d'une région n'a dépassé la notation qu'il avait à la fin de l'année 2019.
IV. Répondre aux besoins des investisseurs
Le modèle Refinitiv StarMine SCR offre une vision sensible et prospective de la solvabilité des entreprises.
Alors que l'économie mondiale continue de subir des perturbations majeures, le SCR répond aux besoins des investisseurs en matière de solutions innovantes adaptées aux défis croissants liés à la gestion et à la modération du risque de crédit.
V. En savoir plus
Ce rapport met en évidence certaines des conclusions principales d'un récent livre blanc StarMine, qui utilise le modèle Refinitiv StarMine Structural Credit Risk pour analyser les changements dans le crédit de différents secteurs économiques pour divers pays, pendant la pandémie de COVID-19.
Lire le livre blanc StarMine : Étude de l'impact de la COVID-19 sur le crédit des entreprises
FAQ
Qu'est-ce que le modèle StarMine Structural Credit Risk ?
L'approche SCR repose sur une version améliorée d'un modèle initialement développé par Robert Merton en 1974, qui modélise les actions d'une société en tant qu'option d'achat sur ses actifs. Le SCR couvre plus de 45 000 titres mondiaux.