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January 14, 2022 | RISQUES LIÉS AUX TIERS
Les risques ESG en entreprise à la loupe

Alors que la réglementation se renforce et que la pression sociale augmente, nous nous intéressons au passé, au présent et à l'avenir des entreprises qui mettent en œuvre des programmes de conformité ESG.
- Le respect des critères ESG est devenu une priorité pour les entreprises internationales qui construisent leurs chaînes logistiques de manière durable.
- Les réglementations et la pression publique continueront de générer une demande accrue de données et d'initiatives en faveur de l'investissement socialement responsable des sociétés anonymes dans plusieurs domaines, notamment au niveau de la chaîne logistique et du secteur de la logistique en général.
- Les tendances ESG qui devraient apparaître au cours des cinq prochaines années, prévoient des exigences plus strictes concernant la communication des informations et un investissement accru de la part des conseils d'administration dans les services Conformité.
I. Contexte ESG
En cette période de pandémie, le respect des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) est maintenant devenu une priorité pour les entreprises internationales qui construisent leurs chaînes logistiques de manière durable.
De plus, la continuité des opérations au sein de la chaîne logistique n'est plus seulement un luxe mais une nécessité, étant donné que l'impact économique de la pandémie (EN) continue de se faire sentir dans les entreprises.
De nombreux fournisseurs ont pris des mesures à court terme pour maintenir leurs activités, mais ces solutions de courte durée s'avèrent non viables.
65 % des personnes interrogées déclarent que la pandémie les a forcées à relâcher leur contrôle en matière de connaissance client (KYC, Know Your Customer) et de diligence raisonnable.
Comme l'ont montré les précédentes récessions économiques (telles que la crise du logement au début des années 2000), il est de plus en plus tentant de prendre des raccourcis ou d'adopter des comportements inappropriés pour remporter des marchés lorsque les temps sont durs. Certains comportements relèvent de la criminalité financière, mais aussi du non-respect des critères ESG.
Les points forts de 2021 en matière de critères ESG et les grandes tendances à venir en 2022 pour les chaînes logistiques des grandes entreprises opérant, entre autres, dans les secteurs de la logistique, du pétrole, de l'énergie et des matières premières, sont vastes et variés.
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II. De la COP21 à la COP26
À la fin de la COP26 à Glasgow, le Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a déclaré que « nous devons accélérer l'action climatique pour ne pas perdre de vue l'objectif qui vise à limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 degré ».
Au cours des cinq dernières années, lorsque les dirigeants mondiaux ont convenu de limiter le réchauffement climatique à 2 ˚C après la COP21 de 2016, les investisseurs se sont engagés à respecter l'Accord de Paris et de plus en plus d'entreprises se sont engagées à s'adapter à des marchés évoluant rapidement, dans lesquels leurs investissements seraient éligibles en fonction de leur capacité à s'engager pour une réduction des émissions mondiales de 50 % en 2030.
Et les sociétés anonymes figurent parmi les parties prenantes qui se sont engagés à atteindre les objectifs les plus ambitieux.
En octobre 2021, Shell s'est fixé un objectif : celui de réduire ses émissions en valeur absolue de 50 % d'ici 2030.
D'autres sociétés, comme Walmart, BASF et Repsol, se sont engagées à devenir neutres en carbone, à avoir un bilan carbone négatif ou à atteindre le zéro émission nette.
Amazon a fait des progrès considérables dans le cadre de son engagement visant à atteindre le zéro émission nette d'ici 2040. La société a atteint 65 % d'énergies renouvelables sur l'ensemble de ses opérations, soit une augmentation de 42 % par rapport à 2019.
Enfin, les investisseurs institutionnels, tels que les fonds de pension au Royaume-Uni, au Danemark et en Allemagne, ont adopté une approche « de désinvestissement et d'investissement » en réaffectant des capitaux à des initiatives en faveur de l'atténuation du changement climatique, puisque davantage d'investisseurs recherchent des obligations vertes.
III. Une meilleure compréhension de la conformité ESG
De plus en plus d'entreprises ont acquis une meilleure compréhension des avantages et du retour sur investissement liés à la mise en œuvre de programmes et de normes de conformité ESG. Les outils d'analyse sont utiles pour filtrer les critères, ainsi que mesurer et évaluer les performances par secteur d'activité, pays, devise et en fonction d'autres facteurs.
Une meilleure compréhension des critères ESG permet également de distinguer les approches ESG financièrement pertinentes des approches davantage axées sur les objectifs sociaux. Cela permet ainsi de formuler et de mettre en œuvre des stratégies fondées sur des faits concrets.
Les décideurs et les investisseurs ont davantage pris conscience de la dégradation de la biodiversité, et les entreprises qui commercialisent ou fournissent des denrées alimentaires et des produits agricoles (comme le bétail, le soja, l'huile de palme et le bois) sont plus conscientes des conséquences de leurs activités, étant donné que l'agriculture contribue à environ 80 % de la déforestation mondiale.
En Amérique latine, les entreprises qui transformaient le soja, une matière première demandée, ont changé leurs priorités en raison de la pression des consommateurs et des risques élevés de déforestation dans certains pays comme le Brésil.
Bien que les plus grands transformateurs et négociants de soja aient adopté des objectifs « zéro déforestation », une grande partie de leurs exportations est restée non certifiée selon des normes de durabilité tierces, entre le dernier trimestre de 2020 et le premier trimestre de 2021.
IV. Rapports et informations sur le développement durable
Les rapports au Groupe de travail sur les informations financières relatives au climat (TCFD) sont devenus obligatoires en 2020 pour les signataires des Principes pour l'investissement responsable des Nations Unies (UN-PRI) et sont toujours en voie de le devenir au Royaume-Uni, en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis.
En outre, le Règlement sur la divulgation des informations relatives à la finance durable (SFDR) de l'UE, entré en vigueur en mars 2021, exige des parties prenantes institutionnelles qu'elles fassent des rapports sur les questions de gouvernance sociale et d'entreprise, telles que les écarts de salaire par sexe entre autres, et constituant des éléments qui transcendent la durabilité environnementale.
Des conseillers financiers, des banquiers et des consultants d'entreprise ont commencé à proposer des services pour formuler ou mettre en œuvre des stratégies visant à favoriser les rapports ESG et le développement durable.
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V. Investir dans la diversité
En 2021, les investisseurs se sont essayés à des moyens de financement tels que les obligations sociales pour relever les défis pouvant avoir une incidence sur la réputation et la performance des entreprises.
Les scandales, les démissions et les déclins économiques majeurs n'entraînent pas seulement des retombées médiatiques négatives, ils sont également susceptibles de conduire à des poursuites judiciaires et des grèves, compromettant la continuité des opérations et les résultats financiers.
Des sociétés comme Adidas et PepsiCo se sont engagées à pourvoir davantage de postes en faisant appel à des candidats issus de diverses origines. D'autres sociétés comme Twill, qui appartient au groupe Maersk, prennent en compte l'âge, la culture et le handicap dans leurs critères de diversité.
Les investisseurs ont exhorté les entreprises à mieux communiquer les informations sur leurs effectifs et à continuer de diversifier leurs dirigeants. En effet, les investisseurs continueront de considérer les Objectifs de développement durable de l'ONU comme un cadre de lutte contre les inégalités et accorderont une plus grande attention à certaines questions relatives à la pauvreté, la faim, la santé, l'éducation, l'égalité des sexes et la dignité des conditions de travail.
Les entreprises qui sont devenues des leaders dans le respect du critère social ESG regroupent des banques, comme Bank of America et BBVA, qui ont émis leurs premières obligations sociales d'entreprise entre le deuxième et le troisième trimestre de l'année 2020.
Le rôle de l'administration Biden dans les critères ESG
Le président Joe Biden s'est engagé à redynamiser les politiques relatives aux critères ESG et à l'urgence climatique aux États-Unis. Le président a cherché à réintégrer l'Accord de Paris et il s'est engagé à tracer la voie vers le zéro émission nette aux États-Unis d'ici 2050, en fixant un objectif intermédiaire de décarbonisation du secteur de l'électricité d'ici 2035.
Selon S&P Global Trucost, environ 60 % des sociétés du S&P 500 ont au moins un actif présentant un risque élevé d'impact physique sur le changement climatique ; et selon l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (National Oceanic and Atmospheric Administration, NOAA), les États-Unis ont connu 22 catastrophes liées au changement climatique en 2020. Ces événements ont causé des dommages s'élevant à au moins 100 milliards de dollars.
VI. Les tendances futures en matière de critères ESG
Enfin, nous pouvons énumérer quatre grandes tendances ESG qui sont prévues pour les cinq prochaines années (2022-2026) :
Les réglementations et la pression publique continueront de générer une demande accrue de données et d'initiatives en faveur de l'investissement socialement responsable des sociétés anonymes dans plusieurs domaines, notamment au niveau de la chaîne logistique et du secteur de la logistique en général.
Les exigences en matière de communication d'informations et de rapports devraient devenir plus strictes, alors que les mesures d'application liées à la conformité des critères ESG deviendront plus effectives et plus spécialisées par rapport aux trois précédentes années (2019-2021). Au cours de cette période, les réglementations ont inclus la directive européenne sur la diligence raisonnable obligatoire en matière d'environnement et de droits de l'homme, ainsi que la loi allemande sur la diligence raisonnable des entreprises.
Les conseils d'administration continueront à renforcer les capacités des responsables de la conformité et à investir davantage dans leurs services Conformité en déléguant les tâches liées à la formulation et à la mise en œuvre des politiques et des processus efficaces en matière de critères ESG. Sinon, ils peuvent nommer des responsables spécialisés en matière de critères ESG qui sont sous la responsabilité du responsable de la conformité (CCO) et des conseils d'administration.
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Les entreprises évalueront les normes en matière de critères ESG qui s'appliquent à leurs chaînes logistiques. Alors que les entreprises cherchent à améliorer leurs efforts dans les domaines des critères ESG, l'accent sera mis sur la collaboration avec des tiers provenant de pays du monde entier où les priorités en matière de critères ESG ne sont pas aussi importantes. Pour les encourager à adopter des normes ESG acceptables, les entreprises favoriseront ainsi le changement et démontreront leur engagement quant aux critères ESG.
Refinitiv reste déterminée à aider les organisations à identifier et à éliminer les risques présents au sein des réseaux d'approvisionnement mondiaux, et ce même dans les réseaux les plus complexes. Nous nous engageons également à garantir l'accès à des données ESG fiables et complètes, ainsi qu'à promouvoir l'utilisation généralisée des critères ESG dans le cadre de stratégies de gestion des risques plus larges.